LE MARCHÉ CONFINÉ de Christine

LE MARCHÉ CONFINÉ de Christine


Aujourd'hui, c'est dimanche et c'est jour de marché au Mans. Voici le récit de Christine de son marché d'hier samedi. Et oui, chez nous, il y a un marché chaque jour ou presque ! 




Samedi 25 avril

Je reviens du marché qui peut s’apparenter à ma Bérézina personnelle, le rude climat en moins. Que je vous conte la chose!

J’appréhende les mesures, les obligations, les barrières. Un peu énervée, quoi!  J’étais également joyeuse de retrouver peut-être, Jérôme et Monique aux légumes, Sophie au fromage et Bruno aux plantes de jardin. Et puis les producteurs de fraises et asperges de Saumur. La meilleure saison pour ça. Quand je travaillais ailleurs qu’en Sarthe, le marché de la Cité des Pins était mon premier terrain de jeu du WE et j’ai gardé l’habitude de traverser le Mans pour retrouver mon marché à moi.

La préparation du départ est laborieuse. Mes deux paniers, j’enlève les boîtes à oeufs, avec le covid, ils n’en veulent plus, comme si j’avais la peste sur mes boîtes mais pas eux sur les leurs. Mon téléphone qui était en charge, mon porte-monnaie duquel je retire les gros billets que je suis allée retirer au distrib, les clés de voiture, ma liste d’achats. Ah zut, j’allais oublier l’attestation. J’en photocopie plusieurs… Au bout d’un quart d’heure, me voilà partie.

Je me gare facilement. Ah ils ont confiné le marché dans un mouchoir de poche enclos comme un foirail. Ils auraient pu mettre des barrières électrifiées pour qu’on soit plus dociles.  Une file d’attente traverse la grande place laissée libre. C’est un quartier ouvrier, SNCF et Renault, à l’origine. Les gens ont pris de l’âge, ils viennent plutôt à 8h30. Pas trop de monde à 10h, presque tous masqués et à trois mètres de distance. Moi qui vais aussi au marché pour la convivialité, un petit mot avec chacun sur tout et rien, ce qui fait la Vie! Comprends pas que l’un derrière l’autre, les gens soient si éloignés… A croire qu’au Mans, le virus s’est mué en morpion qui saute d’une personne à l’autre! Au sas d’entrée, un distributeur de gel, que j’ignore. Le garde-barrière me rappelle à l’ordre. J’ai les mains propres. C’est obligatoire. Bon. J’appuie sur le poussoir (sans doute plein de covid!) et je récupère un demi-dé à coudre de gel. Puis je commence le circuit qu’ils ont conçu en mode Ikéa, sans le fléchage au sol. Sauf qu’il n’y a pas de raccourci, des luminaires à la poissonnerie.

Monique me sert des légumes, elle porte un joli masque avec des fruits rouges tandis que Jérôme en a un avec des légumes. Je ne vois rien avec, me dit Monique, ça met plein de buée sur mes lunettes. Au moment de payer un chou pointu, de la salade et des carottes … j’ai laissé mon porte-monnaie à la maison. Ce qui peut arriver de pire dans des conditions pareilles. Jérôme me fait crédit. Je vais aller chez mes enfants qui habitent tout près emprunter de l’argent et revenir. 

C’est long aussi de ressortir. Je passe sous une rubalise pour gagner du temps, me fait enguirlander par le garde-barrière de la sortie, prend le café chez mes enfants (avec les gestes barrière), apprend que je garde mes petits-enfants jeudi prochain -ils veulent manger poulet-lentilles- et je retourne au marché. 11h30 : La file d’attente est très longue. Auraient-ils organisé un concert de Michèle Torr? Mais moi, j’aime pas trop Michèle Torr.

Alors je reprends ma voiture, je rentre chez moi (sans fraises, sans asperges…) et je vous raconte mon fiasco… 

Peut-être Monika passera tout à l’heure ((gestes barrières, etc) avec une barquette de fraises achetées au Grand Frais. Là, ils distribuent des gants obligatoires à l’entrée. Comme ça, les gens déposent du covid sur les fraises avec les gants. Tout de même plus élégant… Ah, il faut que je pense à aérer mes fraises dans le jardin pour que le covid s’envole. Bien probable qu’il se réincarne en pucerons sur mes rosiers…

Christine

Commentaires

  1. Quelle verve Christine. j'ai beaucoup ri ! on en est tous là à faire la check list avant de sortir !

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  2. Je suis bien d'accord Nicole : Christine nous a écrit cela en rentrant mais je trouvais chouette de pouvoir le partager. Je la remercie d'avoir accepté car je trouve son récit drôle et aussi, totalement réel. Je connais plusieurs d'entre nous qui ont un tel récit à faire ou raconté au téléphone....

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