OLYMPIA de Manet

OLYMPIA de Manet



Décidément, le blanc est lié à l’art du XIXème siècle...

J’aime laisser vagabonder mon imaginaire librement avant d’écrire. Cette fois-ci,

neurones branchés sur le blanc...

Le petit vin blanc qu’on boit sous la tonnelle? Pas assez culturel. Blanc blanc le bateau

blanc de Marcel Amont? Pas envie de convoquer les repas de famille. Ni celle des

mouettes. Blanc d’Espagne? Plus exotique que le blanc de Meudon, pas envie de penser

au ménage. Blanc-manger coco des Antilles? Et j’apprends que c’est aussi un jeu de

société à la mode pour l’apéro. Ca suffit l’apéro! Même si je n’ai rien contre. Rien n’est

tout noir ou tout blanc, n’est-ce pas? Contraste de l’ombre et de la lumière. Heurt du noir

et blanc et de la couleur. Symbole du blanc, couleur de deuil et couleur de mariage... Le

blanc est-il une couleur, d’ailleurs?

Pureté de la robe de mariée, toucher du linge de maison dans l’armoire normande, rituel

disparu de la période du blanc, juste avant les soldes de janvier. Janvier, l’hiver, pâleur du

visage. Prends des vitamines, tu es toute blanche. Le premier cheveu blanc, puis les

suivants, qu’on cache, qu’on accepte, selon. Nous avons carte blanche tant qu’il s’agit

de notre coprs...

Le diaphane d’une peau blanche jeune. Qui suscite le désir, comme ce tableau de Manet,

Olympia. Sa nudité sensuelle, offerte au regard du(de la) spectateur(trice). Quand on

grossit l’image, le grain de peau est fin, souple, serré, blanc avec juste ce qu’il faut

d’aristocratie, lissé de la tête au pied, avec un soupçon de couleur élégante sur le visage.

La pose est ferme, assumée, une jeune femme moderne et gracieuse qui pose pour la

photographie d’art. Ou plutôt qui -se pose- en femme libre de son corps. Cela me touche

dans ce tableau, cette liberté du corps. Je suis là, bien dans mon lit de matinée avancée,

dit Olympia. Confortable sur mes oreillers très blancs qui font ressortir le velours de ma

peau. Je sais que je suis belle, désirable, cela se voit dans mon regard serein. Je n’ai pas

de souci pour trouver un homme qui me plaît, ils se bousculent pour m’avoir. Mais on ne

m’achète pas avec un bouquet de fleurs. Vous pouvez bien me désirer, c’est votre droit.

Mais ne m’imposez pas votre désir. Je suis libre de mon corps. C’est ainsi que me parle

Olympia et je partage ses pensées de femme.

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